LE MONDE | 18.09.06 | 16h04 Le président de la République va-t-il sauver le purin d’ortie ? L’association des Amis de cette urticacée qui, le 12 septembre, en a appelé à Jacques Chirac l’espère vivement. L’affaire, qui n’a rien d’un mauvais calembour, fait suite à l’interrogation par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) d’Eric Petiot, paysagiste-élagueur à Crozet (Ain) et coauteur du livre Purin d’ortie et compagnie (95 pages, 15 euros, Editions Terran).
Sa faute : avoir fait la promotion du purin d’ortie. Les inspecteurs ont saisi à son domicile des écrits aux titres aussi sulfureux que "Les plantes pour soigner les arbres". Milieux écologistes et tenants de l’agriculture biologique se sont aussitôt mobilisés et dénoncent l’absurdité de la démarche de la DGCCRF.
En fait, les fonctionnaires ne font qu’appliquer la loi d’orientation agricole de janvier 2006. Son article 253-1 et 7 spécifie que "sont interdites sur le marché l’utilisation et la détention par l’utilisateur final des produits phytopharmaceutiques s’ils ne bénéficient pas d’une autorisation de mise sur le marché (…). Toute publicité commerciale ou toute recommandation pour les produits (concernés) ne peuvent porter que sur des produits bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché".
Le purin d’ortie, mais aussi les préparations à base de fougères, pissenlits, sureau, consoude, utilisées en agriculture biologique, sont donc hors la loi puisqu’elles ne sont pas homologuées. Pourtant, fait remarquer Bernard Bertrand, cosignataire du livre de M. Petiot, "ce sont des produits qu’on utilise depuis des générations et qui sont 100 % biodégradables et sans nuisance". Leur appliquer la même procédure d’homologation que celles que suivent les pesticides chimiques pèserait sur leur prix, alors qu’ils ne sont cultivés et fabriqués que par de petits exploitants agricoles.
Les fabricants des pesticides de synthèse ne partagent pas ce point de vue : "Si un acteur vend un produit de synthèse ou naturel, il doit prouver qu’il est régulier en qualité et en efficacité, estime Jean-Charles Bocquet, directeur de l’Union des industries de protection des plantes. Et cela implique un minimum de tests." Quoi qu’il en soit, constate Bernard Bertrand, "La loi est passée, on n’a plus de recours." Sauf celui d’une mobilisation publique.
Hervé Kempf"
Pourquoi reproduire ici cet article qui est tout sauf une fable ? Pour démontrer que le ridicule de la répression mal placée ne tue pas… La fargusienne vous livre la recette du purin d’ortie sur simple demande ! Gratuitement.
Mise au point du Ministère (non pas à La fargussienne :o))) mais sur les ondes diverses et variées:
"La promotion auprès des particuliers de procédés naturels ou le fait de donner la recette de telles préparations ne sont pas interdites", est-il précisé
L es particuliers, agriculteurs et jardiniers ne sont pas autorisés à commercialiser ou à donner des produits naturels traditionnels, comme le purin d’ortie, sans avoir obtenu une autorisation préalable de mise sur le marché, ont rappelé mercredi 20 septembre les ministères de l’Economie et de l’Agriculture.
Cette précision affine l’interprétation d’un article de la nouvelle loi d’orientation agricole, votée en janvier 2006…." Lire la suite ici
C’est incroyable ce que le lobbying prend comme ampleur, comme influence, comme pouvoir !
Ces gros de l’agro feraient mieux de seller un autre cheval de bataille, celui des désherbants à usage privé qui sont truffés de produits nocifs !
Et éventuellement aussi (entre autres !) faire un bon bilan de la réalité des OGM dans nos assiettes (et les leurs…)