« C’était pour eux la dernière occasion, ils furent plus de 300 à la saisir. Samedi 17 novembre, les habitants du Spitzberg, bravant la nuit polaire, avaient rendez-vous sur la plus grande île de l’archipel, Spitsbergen, pour y visiter le Svalbard Global Seed Vault : un réfrigérateur géant destiné à accueillir toutes les semences du monde, dont la construction vient de s’achever.
L’idée de cette grotte artificielle naquit en Norvège il y a plus de vingt ans, mais il fallut attendre ces dernières années pour qu’elle se concrétise – le temps que la menace des changements climatiques et du déclin de la biodiversité pénètre les esprits. En 2004, la FAO, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, faisait ratifier par 55 pays le traité international sur les ressources génétiques des plantes. La même année, le projet norvégien prenait forme. Baptisé Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures (Global Crop Diversity Trust, ou GCDT), il prévoyait d’installer, au coeur de la montagne polaire, une véritable banque végétale mondiale.
Un couloir de 100 m ponctué de portes blindées menant à trois salles, capables chacune d’accueillir 1,5 million de graines dans des conteneurs d’aluminium étanche, le tout enfoui dans le permafrost (température ambiante de – 5 °C à – 6 °C), à 130 m au-dessus du niveau de la mer afin d’affronter la future fonte des glaces du Groënland : tout a été prévu pour que cette forteresse, dont le coût est estimé à près de 5 millions de dollars (3,5 millions d’euros), résiste aux catastrophes et aux guerres nucléaires. Y compris le système réfrigérant qui entrera ces jours-ci en fonction, et qui permettra de maintenir les semences aux alentours de – 18 °C.
Les occupants de cette arche de Noé végétale, prévus pour monter à bord à partir de février 2008 ? Toutes les semences susceptibles de permettre à l’agriculture de demain de s’adapter aux mutations de la planète. Soit quelque 3 millions de variétés, parmi lesquelles plus de 100 000 sortes de riz, 200 000 de froment, 80 000 de maïs, 14 000 de légumes et 4 000 de pommes. Précision apportée, le 30 octobre, lors de la dernière réunion plénière du GCDT : « L’emmagasinage des graines sera gratuit », et les déposants en garderont « le contrôle et la possession ». Reste à trouver des solutions pour les cultures telles que le manioc, l’igname ou la patate douce, qui ne peuvent être conservées que sous forme de boutures, de racines ou de cultures cellulaires. [Le Monde – 25 novembre 2007].
eh…psssttt…y’aura des carottes ?…=)
Bonjour. Une fois de plus, c’est la Norvège qui se distingue… Magnifique pays où l’écologie et le respect de la nature ont un sens. Vive la Norvège !