« Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au mardi 29 février 2008 (minuit). Cette année, 18 catégories regroupées sous 5 thématiques, il y a forcément une qui vous correspond. Alors, inscrivez-vous !En février 2007, le premier festival de Romans a récompensé 27 amateurs dans 9 catégories artistiques. Des lauréats sélectionnés parmi 2.000 candidats dont le point commun était d’utiliser Internet pour s’exprimer et mettre en ligne des créations originales. Ce fut une première édition encourageante, saluée par de très nombreux observateurs. » Suite ICI.
S’il y en a qui osent demander « Romans, c’est quoi Romans ?« , c’est tout CA, pied du Vercors, bord d’Isère, Carnaval, vie sympa, caillettes, pognes et charcuterie des Limouches, marchés splendides, un grand coin de mon coeur, fruits, truffes, ravioles et chataignes, collines et je vous laisse tout le reste à découvrir… La capitale de la chaussure vient hélas de perdre l’ultime bataille pour garder son industrie de pointe. « Pour les 197 salariés de Charles Jourdan, « c’est fini », après deux reprises et de multiples espoirs (article paru dans l’édition du 19.12.07)
Faute de repreneur, le tribunal de commerce de Romans a prononcé lundi 17 décembre la liquidation du fabricant de chaussures de luxe Charles Jourdan
La décision est tombée lundi 17 décembre, à 13 heures : faute de repreneur, le fabricant de chaussures de luxe Charles Jourdan, déjà placé en redressement le 12 septembre par le tribunal de commerce de Romans (Isère), est liquidé. Les 197 salariés de l’entreprise sont au chômage. Le dernier repreneur encore en lice, l’américain Omniscent, avait mis des conditions à son offre : la démission de l’actuel PDG, Yannis Bilquez, arrêté et incarcéré en Suisse le 29 novembre, et l’assurance de disposer du droit d’exploiter les marques en France et en Europe. Il a tout obtenu mais, ce lundi, son représentant, Me Gérard Binet, avait ajouté, in extremis, une troisième condition : pouvoir exploiter la marque sur le continent américain.
Or, M. Bilquez a déjà, dans des conditions litigieuses, vendu la licence Charles Jourdan, en décembre 2006, à l’entreprise américaine BBC, pour 4 millions de dollars, ce qu’Omniscent ne pouvait pas ignorer. Le patron du groupe américain, le canadien Lucien Lallouz, avait pourtant déclaré, lors de sa visite des ateliers, qu’il était « tombé amoureux du savoir-faire des ouvriers » ; et il proposait un plan quasi miraculeux, prévoyant de conserver 143 salariés sur les 197 et de maintenir la fabrication à Romans.
« Nous avons l’impression d’avoir été baladés par Omniscent, qui disposait de toutes ces informations avant de lancer son offre », déplore Martine Le Goff, déléguée syndicale FO. « Je comprends le dépit des salariés, mais mes clients américains ont tenté de négocier avec BBC afin d’avoir l’autorisation de vendre des chaussures Charles Jourdan aux Etats-Unis, et cela n’a pas abouti », se défend Me Binet, qui ajoute : « Je ne serais pas étonné que BBC, dans le cadre des opérations de liquidation et de la vente des actifs, réapparaisse à Romans pour récupérer le droit d’exploiter la marque en France et en Europe. BBC avait donc tout intérêt à voir Charles Jourdan liquidé… »
Devant les salariés, encore sous le choc, réunis dans l’usine, lundi après-midi, au milieu des machines arrêtées et de piles des célèbres boîtes rouges, maître Régis Barbey, administrateur provisoire, a d’abord salué leur courage et leur dignité : « La moins mauvaise des solutions était de faire face à la réalité, commente-t-il, plutôt que d’obliger Omniscent à concrétiser son offre sans véritable moyen de poursuite, nous avons opté pour la liquidation, qui permet aux salariés d’être payés. »
Peu à peu les employés prennent conscience, après deux reprises et trois années de difficultés, que « Jourdan c’est fini ». « Et pour les magasins, qu’est-ce qu’on fait ? », demande une vendeuse : « On baisse le rideau », répond le liquidateur, Christophe Roumézy, qui précise que les salariés toucheront l’intégralité de ce qui leur est dû jusqu’au 16 décembre, avant le début des procédures de licenciement. Gilles Apoix, délégué syndical CGC qui a, jusqu’au bout, cherché des solutions pour sauver l’entreprise, invite ses collègues à « ne pas laisser les lieux vides, à s’y retrouver chaque jour ».
« UN PATRON VOYOU… »
Le reclassement du personnel, dont la moyenne d’âge se situe autour de 44 ans, avec tous une longue ancienneté, se révèle délicat. Cette charrette suit de près celle de l’entreprise voisine, Kélian, mise en liquidation en août 2005, et les précédentes de Charles Jourdan. Denise, Maria et Irène, ouvrières de finition, affichent, respectivement, quarante, trente-sept et vingt-cinq ans d’ancienneté : « Qu’est-ce que je peux faire ? », demande Maria : « Je suis arrivée d’Espagne à 12 ans, je ne suis quasiment jamais allée à l’école en France et j’ai toujours travaillé ici. Pour moi, ce sera sans doute la préretraite, mais pour les jeunes ? » « Je suis entrée chez Charles Jourdan tout de suite après l’école et il a été mon seul employeur », ajoute Irène, 43 ans. Denise, qui demande « Que va-t-on faire demain ? », en guise de réponse, tend sa main ouverte.
Les élus sont aussi pris au dépourvu : « La finance dispose, aujourd’hui, de tous les leviers, et un candidat repreneur comme M. Bilquez, pourtant recommandé par le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), s’est révélé être un patron voyou, flambeur, aventuriste et irresponsable », estime Henri Bertholet, maire (PS) de Romans. « Exploiter la marque Charles Jourdan sans faire fabriquer en France n’a pas de sens », conclut-il. « Il va falloir penser à retirer la pancarte «Romans, capitale de la chaussure» placée à l’entrée de la ville », résume une employée.
Isabelle Rey-Lefebvre
Bonjour. C’est noté mais je n’ai pas du tout l’esprit compet’…sans doute parce que je n’aime pas perdre 🙂
Mais je voterai (peut-être…) pour toi !!! et visiterai les gagnants
Merci Olaf !!! Mais je n’ai aucune chance ! Tu verrais ce qui est primé !!! Non j’annonce juste à cause des liens du coeur avec la région ! Quand à jouer moi j’adore, gagnant perdant pas grave mais je manque de partenaire(s) – il faut attendre le passage des plus jeunes (qui nous battent à pleine couture au Mémory par exemple…)
PS – Tes photos brumeuses sont splendides !
Rectificatif de dernière minute :
La chaussure Jourdan, c’est reparti la semaine dernière. Et Ségolène qui est venue faire la bise au maire Bertholet samedi dernier, est repartie avec une paire aux pieds. Mais je ne sais pas si c’est reparti pour elle. En tous cas j’espère que la paire en question coutait moins cher que les chaussures préférées de Roland Dumas…
Oui merci, j’ai lu ça dans la presse (genre deux lignes en bas de page…), en ai parlé à mon contact local qui est très dubitative (et oui, c’est unE contact !)
Ca ne risque pas de m’arriver, de repartir avec des chaussures aux pieds, me faut au moins trois mois pour les briser. A moins que celles de Roland Dumas… ????