(N’) Etre (qu’) une femme

Théâtre bancaire (nouveau genre). Unité de temps & unité de lieu : une heure à la banque dite populaire, bureau d’un Conseiller Fiscal (majuscules obligatoires siouplaît).

Trois acteurs : 1 TVM (Très Vieille Maman), 1 fargussienne, fille de la TVM, 1 (un) Conseiller Fiscal (idem pour les majuscules).

Unité d’action :  à petits pas, la TVM se rend avec sa fargusfille chez le C.F.  pour une bête procuration. Le CF dit que oui, pas de problème. Questionnaire informatique : nom, prénom, etc, etc… Bon, réglé pour la TVM qui s’entend malgré ses oreilles défaillantes appeler « Mme veuve Jean Bidule » ce qu’elle a en horreur vu qu’elle a une identité et que « veuve Jean » n’est pas jusqu’à nouvel ordre un deuxième prénom.

Au tour de la fargusfille : nom, prénom etc…

Premier hic : combien d’enfants avez-vous ? Euh… quel rapport avec la procuration ? Quelle est ou quelle a été votre profession ? Dans quel secteur d’activités ? Etes-vous propriétaire ? Euh… idem. Etes-vous mariée ? La fargusfille  ne soupçonnant pas le piège répond que oui car, comme chacun sait, c’est un bonheur sans fin que d’être en conjonction avec le fargussien marcheur. Nom, prénom, date et lieu de naissance dudit mari. Rebelotte, là vraiment je ne vois pas le rapport…

Réponse de l’homo ordinatus : « la machine me le demande ». Glurpsss, une machine qui demande, moi ça me fait particulièrement partir en courant mais je suis là pour la bonne cause de la TVM alors passons.

Signatures, accords, merci  et au revoir. Au moment  où la TVM reprend sa canne pour partir, le CF lève le nez de son écran et me dit d’une petite voix flûtée « ah, j’allais oublier, quand vous viendrez faire des opérations bancaires pour votre TVM, n’oubliez pas un justificatif car la procuration est établie à votre nom d’épouse ». Et là, je jure qu’il a l’air, le CF, d’ouvrir un grand parapluie blindé au-dessus de sa tête d’exécutant discipliné. Et il a raison.

  1. je porte mon nom point barre,
  2. je ne suis pas sous tutelle de mon mari, nous ne sommes pas propriétaires l’un de l’autre,
  3. nous sommes au XXIe siècle,
  4. « En se mariant, la femme garde son nom dit « de jeune fille ».  Elle peut sous ce nom accomplir tous les actes de la vie courante… et des actes plus importants tels que les actes authentiques. Toutefois, le mariage donne la possibilité à la femme, si elle le souhaite, de prendre le nom de son mari…« . Plus ICI.
  5. je vais te mettre mon poing… non, rassurez-vous, je reste digne, écarlate mais digne,
  6. comme dirait le fargussien marcheur « moi non plus je n’ai pas changé de nom en me mariant »,
  7. mes papiers sont tous à MON nom mille scrogneugneu(s),
  8. y a-t-il la mention « époux machine » sur ta carte d’identité, cher CF mâle ? Là, il panique, il ne voit pas la nécessité de se poser autant de questions bêtes, de questions de bonne femme, eskil s’en pose, lui, des questions ?
  9. t’est-il arrivé de voir tes comptes perso mis subitement au nom de ton épouse adorée ? Dans l’autre sens, c’est fréquent et c’est du vécu. Glurpsss bis.
  10. je veux que tout soit repris avec MON nom !
  11. Et bien non, cépapossib’, la machine ne veut pas, point barre, terminé.
  12. Fanchon au secours ! (je vous l’accorde, nous ne sommes pas dans le grave, seulement dans l’archaïque… avec tout ce que ça comporte, l’archaïsme).

Petit extrait,  SOS Femmes : Vous êtes mariée. Vous décidez de ne pas user du nom de votre mari. Vous et votre mari allez ouvrir un compte bancaire et, là, ô surprise à la réception du chéquier, votre nom a disparu, pas d’intitulé « M. Truc ou Mme Machin » mais seulement « M. ou Mme Truc ». Sachez que cette pratique bancaire est extrêmement fréquente sinon la règle générale … et que vous aurez le plus grand mal à obtenir gain de cause. Il vous sera bien sûr expliqué que le logiciel n’a pas prévu ce cas de figure, ou autres billevesées. A vous de vous défendre et d’expliquer qu’une banque ne peut privilégier un usage au droit. Vous avez la loi pour vous. Menacez de poursuites … et, miracle, une solution permettra au logiciel rétif de respecter la loi !

A mon prochain séjour, je vais tâcher de faire surgir un nouveau miracle bancaire ;o) Souhaitez-moi bonne chance !

Parité

4 commentaires sur “(N’) Etre (qu’) une femme

  1. Je compatis grandement à tes malheur … il arrive la même chose à ma maman pour la banque et elle bataille pour retrouver SON nom.
    courage

  2. Malheur est un grand mot mais nom d’un chien que c’est énervant cet immobilisme forcené. Bon je me calme… Es-tu dans le secteur ?

  3. voui voui depuis le début de l’année à auffargis même

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