Auffargis, ces années-là
C’est le silence qui répond au Grand Meaulnes, et confiant son enfant à son ami, il part à l’aventure…
Sa route s’ouvre sur le monde, et la mienne, chers cecteurs, est-ce celle d’un homme qui a sublimé ces souvenirs encore sensibles ? Grâce aux mots qui vous ont dit ce qui compte chez l’être humain – à savoir la vie intérieure et la connaissance de soi.
En ces journées d’automne ensoleillées, me voici admirant, une fois encore, les magnifiques tilleuls et le marronnier qui bordent la pelouse devant la maison. Et j’ai pu, une fois encore, m’étendre sur l’herbe, les yeux perdus dans l’immense ciel bleu, traversé parfois par le vol si vif des hirondelles, et celui, planant, des tourterelles.
Non, chers yeux de jais, vous serez pour toujours dans ma mémoire, et un jour j’accepterai de vous avoir perdus, mais pas maintenant – il est trop tôt. Car bien d’autres souvenirs de ma vie ont quitté ma mémoire.
A moins que mon esprit vagabond me conduise, une fois encore, dans le bois du Père Janvier, cheminant par le sentier qui descend au village, ou que je décide, au contraire, de descendre par la route jusqu’à la place de la Mairie, et jusqu’à l’ancien café. Mais on est si bien, allongé dans l’herbe, dans l’énigme de ce temps de latence.
Mais voici que le gong familial résonne, appelant au dîner.
A bientôt…
Le sentier en question… (Photographie « La chronique fargussienne »)
Le Bois du Père Janvier… Qu’est ce que j’y ai joué… Et j’ai souffert de le voir abattu… Mais c’est ainsi, il faut bien qu’on se loge… J’ai des souvenirs qu’en CM2, il y était encore… Et ce n’est pas UN sentier, mais tout plein de sentiers qui sillonnaient le coin, montant et descendant sans cesse…
Chère Fanchette – Tu trouveras aussi dans de prochains épisodes mon plaisir à dire ma proximité de la nature – Il y a quelque chose de revigorant dans le contact avec les arbres, les fleurs, les fruits…
Roland