Belle belle soirée cinéma devant et avec le dernier film de Radu Mihaileanu : « La source des femmes » [site du film, clic !], avec les excellents Leïla Bekhti, Biyouna, Sabrina Ouazani, Saleh Bakri et tant d’autres et Hafsia Herzi qui nous avait tant émus dans le film de 2005 d’Abdellatif Kechiche, La Graine et le mulet [clic !].

De nos jours dans un petit village, quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes corvéables à merci vont chercher l’eau à la source dans la montagne, par un chemin à peine tracé et fort dangereux, par tout temps, au risque de leur santé, de leur grossesse, de leur vie au village, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l’amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.

Mais l’histoire ne se résume pas à l’anecdote « pas de sexe », ce point de départ révèle l’asservissement, le non-droit à la parole, à la lecture, à l’écriture, les brutalités morales et physiques, les très nombreuses grossesses dont sont victimes des femmes qui trouvent en Leïla le moteur qui va les faire agir, quelles que soient les difficultés qui surviennent. Pas de jugement contre « les hommes », juste le constat qu’il faut beaucoup, beaucoup de temps pour changer, ne serait-ce qu’un peu. Malgré tout la vie est émaillée de joies et de rire, d’humour et de moments forts entre ces femmes, entre ces femmes et ces hommes qui, pour certains d’entre eux, vont peu à peu sortir d’un cadre figé pour oser entr’ouvrir d’autres possibilités.

A voir, à revoir, coup de coeur total. A voir et écouter en V.O. sous-titrée, ce film autrement qu’en langue arabe manquerait de sel malgré l’accompagnement musical passionnant d’Armand Amar.