De notre correspondant versaillais : “10 espèces avec des rites amoureux stupéfiants” – 10ème et dernier épisode. Merci Axolot !
PS n’hésitez pas à nous narrer vos propres découvertes )
10) Ptilonorhynchus violaceus (Jardinier satiné)
Le jardinier satiné est un petit oiseau australien faisant partie de la famille des oiseaux à berceau, qui compte une vingtaine d’espèces. Il est principalement connu pour avoir la stratégie de séduction la plus extraordinairement complexe du règne animal. Au lieu de simplement offrir un cadeau à la femelle pour obtenir ses grâces, ou bien d’exposer un plumage exubérant, le jardinier va carrément ériger une construction ornementée digne d’une œuvre d’art. Cette structure, qu’on nomme un « berceau », est constituée de brindilles savamment disposées. Selon les espèces de jardinier, le berceau pourra avoir un toit, ou être composé de deux murs de brindilles parallèles. Mais toute la subtilité de cette construction repose dans la décoration : à l’intérieur et autour du berceau, le mâle jardinier déposera des centaines de coquilles, fleurs, feuilles, pierres et même des objets plus insolites s’il en trouve, comme des morceaux de verre ou des pièces de monnaie. Cette ornementation est très réfléchie, et l’oiseau passera des heures à l’organiser. Elle devra refléter la spécificité de son espèce, avoir des couleurs assorties, et correspondre aux préférences de la femelle. Le jardinier satiné va jusqu’à peindre son berceau avec une teinture bleue qu’il fabrique avec du jus de baie et de la salive. Dans le cas du jardinier à nuque rose, dont le berceau a une forme de tunnel, les cailloux sont disposés par ordre de grandeur pour créer un effet de perspective forcée. Ce stratagème donnera à la femelle l’illusion que son prétendant est plus grand qu’il ne l’est en réalité lorsqu’il se tiendra devant son œuvre. Une fois leur berceau terminé, les jardiniers attendent fébrilement l’inspection des demoiselles en quête de reproducteurs. Celles-ci analyseront scrupuleusement la qualité de la décoration, et elles gouteront même la peinture sur les murs du berceau. Leur jugement sera sans pitié : une fois qu’elles auront sélectionné le meilleur artisan, elles auront tendance à revenir vers lui l’année suivante, laissant les ouvriers moins doués sans l’espoir d’une étreinte.
Celui là est mon préféré. Sur France Inter, j’ai entendu de nouveau parler de cet incroyable oiseau dans « Sur les épaules de Darwin », il est incroyable !