Lettre à mon père (6)
La Moselle – Le repas silencieux au restaurant de l’hôtel. Je constate le cadre ‘germanique’ du restaurant : banquettes de bois arrondies, tables rondes, installées presque sous les fenêtres, grandes baies dont la vue donne sur les vignes. Et mon souvenir s’échappe. T’ai-je remercié de ce voyage que tu me consacrais, de cette autre tentative de rompre le nœud ? Et dans quelle voiture l’avons-nous fait – la 404, je pense ?
Quand ma mère me portait au lit, à Baden, elle m’amenait d’abord à toi, installé à ton bureau (celui que tu t’étais fait faire au Havre, et sur lequel j’écris, depuis 1983) pour dire bonsoir. « Bonne nuit, Tomone ! »
Mais ce souvenir m’a été raconté, en fait. Pourquoi « Tomone » ?
C’était ma façon de reprendre l’expression de mon père « Mon petit Bonhomme ».
Le voilà le souvenir !
Donc, un lien, mais remis en cause par ce soir d’été, où je suis seul sur le perron, pleurant à chaudes larmes, car la maison est vide – pour un instant. Je me suis réveillé, si surpris de trouver la maison vide – Ils n’avaient qu’à m’emmener avec eux !
Et cet incendie de la villa, sur le coteau face à notre maison de la Hardäckerstrasse – numéro 14. Ma mère me tient dans ses bras, à la fenêtre, et je ne vois que l’incendie ! Pourquoi donc retenir cette mémoire-là ?
Merci Roland. Que d’échos vos lignes réveillent…
MERCI infiniment, Hélène – je n’avais pas vu le texte + photo, quand je vous ai envoyé, à l’instant, les deux textes suivants! Géniale, la photo – Que j’aime cette ville…