Notre grand reporter perrotin et d’ailleurs, d’ailleurs, nous fait le grand honneur d’une chronique de “souvenirs de gosse”. Les illustrations sont issues des trésors de Michel Jack auquel La fargussienne et ses lecteurs du monde entier adressent un chaleureux M.E.R.C.I !
Souvenirs de gosse (6) :
J’ai vécu parmi les animaux de basse-cour bien sûr, mais aussi de ferme. À l’âge de six ans j’avais déjà deux frères et deux sœurs et il fallait penser à nourrir tout ce petit monde. Mes parents, disons principalement maman, élevait des poules pour les œufs. Il y avait peut être vingt à trente poules et quelques coqs, de race « faverole », du moins dans mes jeunes années. D’excellentes couveuses. Il faut dire qu’on suivait les préceptes de Henry IV, tant que les poules pondaient ou couvaient elles avaient droit à tous les égards. Passé cinq ou six ans, elles finissaient invariablement à « la casserole », poules au pot terminaient-elles leurs existences.
Tous les printemps, il y avait de nombreux poussins : on gardait les poulettes et les coquelets passaient au four.
J’adorais donner le grain aux volailles : je prenais une grande casserole de blé que je semais dans la cour en criant « petit-petit-petit ». il n’était pas nécessaire de le crier plusieurs fois, elles étaient toutes autour de moi à picorer en gloussant. Celles qui couvaient était servies à part dans leur cabane (elles ne devaient pas être dérangées par les autres et surtout, il fallait protéger leurs œufs).
Il y avait des lapins, il fallait cueillir des pissenlits, de la luzerne et de l’herbe des chemins. Pour les canards, c’était maman qui préparait leur pâtée. Ils mangeaient dans un bac en ciment, tous en cœur. Çà c’était pour les petites bébêtes, il y en avait de plus grosses. Un cochon qui mangeait les restes et les légumes peu présentables, une chèvre qui donnait un peu de lait mais ces deux là finissaient l’hiver sur la table.
Quand on tuait le cochon, on devait préparer les oignons pour le boudin. Je précise que c’était toujours le boucher du coin qui faisait le mauvais boulot. Cela finissait toujours par la dégustation du boudin, c’était notre repas du soir !
Dans le même temps, papa cultivait un grand jardin potager, après sa journée de travail et le dimanche. Nous on devait simplement désherber les rangs de carottes. Je n’ai pas encore dit qu’on avait des oies (et un jars) qui faisaient un tel raffut la nuit qu’on a dû les éloigner de l’habitation, mais le renard du « bois aux loups » en a « bouffer » une. Il avait laissé quand même les plumes et un bout de carcasse.
Voilà, c’était la vie de tous les jours.
À suivre…