Notre grand reporter perrotin et d’ailleurs, d’ailleurs, nous fait le grand honneur d’une chronique de “souvenirs de gosse”. Les illustrations sont issues des trésors de Michel Jack auquel La fargussienne et ses lecteurs du monde entier adressent un chaleureux M.E.R.C.I !
Souvenirs de gosse (10) :
Mes chers amis, vous qui me lisez déjà depuis bien longtemps, il me faut vous confier un secret que j’ai gardé jalousement, mais que je dois vous révéler : âgés de 7/8 ans, nous étions des explorateurs… oui, d’authentiques explorateurs ! Nous parcourions les recoins de notre grande plaine et nous faisions d’innombrables découvertes. Les rigoles, et Dieu sait combien il y en a au Perray, étaient toutes buissonnées ce qui nous isolait du monde urbanisé et engendrait dans nos petites cervelles divers mondes féeriques où les divagations extravagantes (osons, même délirantes) tenaient lieu de réalités auxquelles, misérables individus sans défense, étions redoutablement confrontés. Dans nos rigoles, il y avaient des anacondas qui pouvaient nous enserrer et nous avaler d’un coup, aujourd’hui, je crois que c’était de l’espèce des couleuvres, serpents très dangereux peuplant nos campagnes. Il y avait aussi des aigles prêt à fondre sur nos chétives personnes et nous emporter vers leur repaire pour nous donner en pitance à leurs petits. Le dernier que j’ai rencontré sous le couvert de la rigole était de l’espèce « Hibou grand duc », terrifiant avec ses oreilles (sûrement pour nous entendre arriver de loin). Ses petits ne devaient pas avoir faim car il a fuit cherchant à nous éviter.
Un jour, en forêt il est vrai, nous avons rencontré un monstre, avec ses petits. Cela nous avait glacé d’effroi, pensez donc ! En fait une pauvre laie avec ses marcassins (on dit suitée) qui a eu sûrement bien plus peur que nous. Je sais aujourd’hui pour l’avoir expérimenté qu’elle n’est dangereuse que si on touche à ses petits. Mais, gosses, nous affabulions dans des proportions inédites.
Combien, oui combien de bêtes féroces avons-nous rencontrées ! Nous avons échappé un nombre incalculable de fois à une catastrophe tragique. Enfin, nous sommes encore ici, nous devions être d’une constitution robuste et indestructible.
À suivre…
C’est si joliment écrit ! Quelles aventures !!! On en veut encore… Le monde de l’enfance sait si bien mêler la réalité et le fantastique, ne voyant pas l’utilité de séparer les deux. Adultes, on se console en lisant des romans de fantasy…^^