Lettre à mon père (21)
Le mariage – En fait, c’est la compréhension de mon père, et le plaisir qu’il avait de me voir heureux, que je ne percevais pas. Dramatique, n’est-ce pas ?
Et c’est mon fils qui me donne l’explication, tandis qu’il m’appelle, un soir après dîner, pour venir bavarder avec moi, dans mon antre de Saint-Arnoult, quelque peu solitaire – Sa démarche est inhabituelle, mais O combien libre ! – Il sonne à ma porte, me prend longuement dans ses bras – il venait me ‘dire’ son affection, et parler de son avenir professionnel. Mais quelle surprise pour moi, et il repartira, une heure plus tard, en me serrant dans ses bras, brièvement.
VOIS-TU ce qui compte pour moi ? – C’est presque un autre univers qui s’ouvre à moi. Celui du partage, celui de l’accord entre deux êtres. Un vrai moment de bonheur.
Mais il est possible que cette absence de connexion ne soit pas que de MON fait !… Tu as vécu la guerre, avec tout ce que l’être humain est capable de produire de négatif, de violent, de sauvage. Au fond, je me trouve là devant l’ignorance de tout ce qui a vécu en toi, ces quatre années-là. Vous en avez parlé – mais pas si souvent, PAS ASSEZ souvent !
Je disais, plus haut, qu’un éclairage posthume sur un être disparu est possible. Je n’ai pas changé d’avis, Cher lecteur.
Saint-Arnoult-en-Yvelines
Merci Hélène, pour la fidélité de la Chronique – Bien cordialement – Roland
C’est (vraiment) un plaisir, merci à vous de choisir la chronique !