Notre grand reporter perrotin et d’ailleurs, d’ailleurs, nous fait le grand honneur d’une chronique de “souvenirs de gosse”. Les illustrations sont issues des trésors de Michel Jack auquel La fargussienne et ses lecteurs du monde entier adressent un chaleureux M.E.R.C.I !
Souvenirs de gosse (13) :
Nous n’étions pas fortiches en mycologie, tout juste bon à s’empoisonner, mais nous allions quand même à la cueillette des cèpes, des girolles et des trompettes des morts, bien sûr Papa était avec nous et donnait son avis sur nos découvertes, ainsi nous pouvions déguster nos trouvailles sans prendre de risque.
Toutefois, je me souviens bien que Papa refusait de nous dire où il trouvait certains champignons, prétextant que nous pourrions renseigner quelques concurrents locaux et ainsi perdre toute possibilité de récolte. Il disait tenir la localisation de certains lieux de son père (grand papa à moi) et que cela ressortait du secret ancestral.
Bien, après tout pourquoi pas !
Par contre nous allions à la cueillette du muguet, et là, c’était à notre tour de garder jalousement le secret des lieux où celui-ci abondait. La veille du 1er mai, avec un grand panier, nous allions, grand frère et moi, puis plus tard avec le frère d’après moi, cueillir un maximum de brins et des feuilles que nous ramenions à la maison, à la nuit tombante. Nous passions une partie de la soirée à confectionner des petits bouquets, environ cinq brins et trois feuilles par bouquet, nous entourions ceux-ci d’une petite cordelette et remisions tout cela dans une bassine avec un peu d’eau au fond.
Le lendemain, 1er mai, chargés de notre marchandise, nous nous rendions de bonne heure sur le bord de la route nationale (10) et présentions nos trésors aux automobilistes de passage. Vers midi, tout était vendu, il ne restait plus qu’à rentrer à la maisons et nous partager les quelques sous récoltés. C’était une manne pour tous, les parents ne touchaient pas à notre fortune.
C’était amusant et cela nous apprenait à nous débrouiller.
Plus tard, nous avons replanté des griffes de muguet dans le petit bois de la propriété des parents et là, se plaisant sûrement mieux qu’en forêt, il proliféra de telle sorte qu’il ne nous était plus nécessaire d’aller en forêt. De plus étant pratiquement du muguet cultivé, les clochettes étaient bien plus belles et on avait plus de succès.
Après mes dix ans, je me lancerai dans le commerce de gros, mais plus de muguet. Je vous dirai cela plus tard…
À suivre…
On attend ça avec impatience !!! Merci pour ce petit avant-goût de printemps ;o)