Quand on était p’tits (enfin les ceusses de ma tranche d’âge), il y avait ces héros : « vas-y Mimoun ! », « vas-y Kopa ! », « vas-y Bombard ! », « vas-y Pelé ! », « vas-y l’ASVEL ! » (basket Lyon Villeurbanne), « vas-y Ray Sugar Robinson ! », « vas-y Anquetil ! », « vas-y Mekloufi ! », « vas-y Wilma Rudolph ! », « vas-y Jim Clark ! », « vas-y Darrigade ! »… Et tout ça sans pratiquer aucun sport ni aucune recherche scientifique (à part les mélanges d’herbes fermentées) mais ils et elles étaient tous « dans le poste » et on suivait les exploits en vibrant. Pas de télé à l’époque mais Radio Lausanne entre autres.
On aurait bien aimé les rencontrer mais, à part ceux du Tour de France qui passaient de temps en temps le col au-dessus de chez nous en Haute-Savoie, et qu’on n’avait même pas le temps de reconnaître tellement ils allaient vite (juste le numéro du maillot, et encore…), personne n’est jamais venu ni à l’école ni chez nous. Tant pis pour eux car nous aurions eu beaucoup de choses à leur raconter…
Mais meurent les héros un jour, laissant un vide dans le cœur des supporters vieillis.
L’athlète français Alain Mimoun, champion olympique du marathon à Melbourne en 1956, est décédé vendredi 28 juin à l’âge de 92 ans. Considéré comme une légende du sport français, Alain Mimoun, qui s’est éteint jeudi, avait en outre remporté trois médailles d’argent olympiques : sur 10 000 m en 1948, et sur 5 000 m et 10 000 m en 1952.
Né en Algérie le 1er janvier 1921 sous le nom d’O’Kacha Mimoun, cet ancien combattant de la seconde guerre mondiale avait gagné au cours de sa carrière une trentaine de titres nationaux, sur 5 000 m, 10 000 m, en cross et en marathon. Dès l’annonce de sa disparition, à la mi-journée, les hommages se sont succédé pour saluer un homme de caractère, à la résistance inouïe, qui courait encore à son âge plusieurs kilomètres par jour.