Ostende [clic], 11 février 2015. Pas de cuistax [clic] sur le front de mer, trop froid. Froid et brumeux mais avec une lumière très particulière, celle des bords de mer du Nord, estompée et magique en même temps.
Nuit en chambre d’hôtes, « La passion interdite ». Loupé pour la passion débridée, nuit glaciale malgré les pulls ajoutés… Malgré une demande d’ajout de couverture, la seconde nuit sera identique. Mais heureusement, frites, moules, chicons, bière, tout ce qui réchauffe à fond !
Le front de mer est… euh… un front, une succession quasi ininterrompue depuis la frontière de barres d’immeubles tous plus laids les uns que les autres et parfois émaillés de belles demeures du début du siècle dernier, ensachées dans le béton. Et malgré tout, une réelle poésie se dégage de tout ce paysage plat, ces plages sans fin, cette mer plate également, on a envie de se poser ou de flâner à petits pas et d’être content d’être là en ce moment, avant les foules).
Des blocs orange cabossés ponctuent tout ça finalement plutôt bien et deviennent attraction incontournable quand un camion de pompiers arrive pour… le brossage de printemps !
De l’autre côté du port, visite du fort Napoléon [clic] tapis dans les dunes pur mieux tromper l’ennemi. Jour de fermeture mais nous sommes quand même accueillis, sympa. Visite relativement rapide, malgré les audio-guides en français, il y a peu à voir et, comme quasiment partout, les panneaux explicatifs sont exclusivement en flamand.
La ville est calme, peu de touristes, beaucoup de lieux fermés mais un charme certain. Prochaine étape, Ostende Le Zoute.
Et ceci, si sensiblement dit :
Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague,
Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues,
Et de vagues rochers que les marées dépassent,
Et qui ont à jamais le cœur à marée basse.
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent d’ouest écoutez le tenir
Le plat pays qui est le mien.
Avec des cathédrales pour uniques montagnes,
Et de noirs clochers comme mats de cocagne
Ou des diables en pierre décrochent les nuages,
Avec le fil des jours pour unique voyage,
Et des chemins de pluie pour unique bonsoir,
Avec le vent de l’est écoutez le vouloir,
Le plat pays qui est le mien.
Avec un ciel si bas qu’un canal s’est perdu,
Avec un ciel si bas qu’il fait l’humilité
Avec un ciel si gris qu’un canal s’est pendu,
Avec un ciel si bas qu’il faut lui pardonner.
Avec le vent du nord qui vient s’écarteler,
Avec le vent du nord écoutez le craquer,
Le plat pays qui est le mien.
Avec de l’Italie qui descendrait l’Escaut,
Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot,
Quand les fils de Novembre nous reviennent en Mai,
Quand la plaine est fumante et tremble sous Juillet,
Quand le vent est au rire quand le vent est au blé,
Quand le vent est sud écoutez le chanter,
Le plat pays qui est le mien.
Jacques Brel
Merci pour ce très beau poème du grand Jacques!
Nous le connaissons par cœur, mais nous le lisons et relisons avec tellement de joie.
Et nous le revivons, mot après mot!
Ce plat pays qui est le nôtre.
Et chaque mot est une image réelle de ces magnifiques paysages, que je préfère de loin légèrement brumeux à noyés de soleil. Tout le monde ne sera pas de mon avis… Alors vive la fin d’hiver dans les polders et les longues plages !