C’est un commentaire à l’Interlude publié récemment qui donne envie de partager les « Voyelles » de Rimbaud, Arthur. Et d’ailleurs dans ce cas et dans ce cas seulement, voyelle et voyou, même racine ? Le voyou est dans la voie, la rue, la voyelle , elle, dérive de vocal, ; quand le voyou vocalise, la voyelle se dévoie-t-elle ?
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
– O l’Oméga, rayon violet de ses Yeux !
PS1 – « viride = couleur verte, un peu sombre »
PS2 – les grands fronts studieux n’ont pas forcément de rides ;o)