Notre grand reporter perrotin et d’ailleurs, d’ailleurs, nous fait le grand honneur d’une chronique de “souvenirs de gosse”. Les illustrations sont issues des trésors de Michel Jack auquel La fargussienne et ses lecteurs du monde entier adressent un chaleureux M.E.R.C.I !
Souvenirs de gosse (17) :
Papa, comme plusieurs de ses copains, étaient pompier bénévole et consacrait régulièrement quelques heures de son temps pour assurer la sécurité de tous et pour apporter de l’aide aux blessés de la route. Il y avait deux carrefours et un virage qui fournissaient chaque dimanche soir leur lot d’accidents ; le carrefour du Moulinet et le carrefour de la Grâce de Dieu ainsi que le virage de la Croix Saint-Jacques.
Il était prévenu d’un sinistre par trois coups de sirène (heureusement loin de chez nous parce que lorsque elle sonnait, bonjour les oreilles), il se précipitait jusqu’à l’arsenal et tous se rendaient sur les lieux dans la magnifique voiture de pompier qui avait été presque offerte par Monsieur de Rothschild, une vieille bécane hors d’âge avec des pneus pleins qui tirait son auto-pompe par tous les temps. C’était particulièrement folklorique de la voir s’aligner à coté des G.M.C. et autres Berliet des casernes environnantes. Mais il faut dire qu’elle n’avait pas son pareil pour traverser les champs, même avec des sols trempés. Les pompiers faisaient aussi des exercices (éteindre un feu de gaz ou employer la lance d’incendie).
Je connaissais plusieurs des pompiers du village et je me souviens, cela remonte loin, je devais avoir quatre ans, qu’un pompier (en uniforme, c’est peut-être cela qui m’a marqué) était passé à la maison avec un calendrier : un paysage se dépliait quand on l’ouvrait et l’on voyait les sapeurs pompiers qui luttaient contre un incendie : je le revois encore !
C’était comme çà la vie à la campagne. Papa a quitté les pompiers suite à un dramatique accident, deux enfants jouant dans la sablière du village d’à coté se sont retrouvés étouffés suite à un glissement de terrain, il n’a plus voulu revivre cela.
Les pompiers m’ont conduit chez le médecin lorsque le chien de la gérante du café de la gare s’est jeté sur moi pour me dévorer tout net (etcertainement tout cru). La pauvre chien a eu peur lorsque j’ai tendu la main pour le caresser, il a cru que je lui voulais du mal, puis s’est enfui me laissant avec une main bien abîmée. J’en ai encore la trace dans le creux de la paume.
Tous les copains de l’école disaient que j’allais attraper la rage. Après le tétanos, j’aurai pu mourir de la rage ; encore une occasion manquée…
A suivre…
Quel récit imagé… ^^ La photo est super ! Quant au chien, il paraît qu’après ça, il est devenu végétarien et pratique le zen ;o)