Comme quand on était p’tits… La salade horaire

Que de fois ai-je explosé de fierté modeste, modeste oui car malgré tout, même jeune, on sais très vite repérer l’excès familial… en apportant à la table du jour de l’an ma salade horaire, entrée rituelle ces années-là.

Traditionnellement, on accueillait le midi du jour de l’an Tatan Solange et tonton Marcel et deux ou trois des cousins du pied du Bargy. Tatan Solange l’ancienne institutrice faisait partie, avec ma marraine et tatan Raymonde, de mon Panthéon, lequel ne manquait par ailleurs pas d’hommes triés sur mon volet.

Ma mère, qui eut, quand j’y pense, beaucoup de suite dans les idées pour m’apprendre cuisine, couture, tricot et tout le bazar, alors que je n’avais que deux idées en tête : 1- lire, en hiver sur le bank-tossel à côté du poêle, en été sur ma branche de cerisier au jardin, 2- jouer dehors, découvrir, grimper, pédaler… ma mère donc, me délégua rapidement la confection de la salade horaire quimagei me coinça dès lors dans cette  spécialité. Tout comme, m’ayant appris à coudre, elle me délégua encore plus rapidement la couture des boutons, des femertures éclair et autres crochets de jupe… Y’avait même pas à discuter !

Donc la salade horaire : faire durcir un oeuf par convive, égoutter une ou deux boîtes de macédoine de légumes, réserver douze petits pois, égoutter une boîte de haricots verts, réserver un long et un court haricot, couper le reste en courts tronçons et les ajouter à la macédoine. Monter une belle mayonnaise, maison of course, mélanger macédoine et moitié de la mayo. Disposer le mélanger bien en rond sur un joli plat, napper du reste de la mayo, disposer les oeufs coupés en deux dans le sens de la longueur autour du rond de légumes et là, c’est le moment M de l’artiste, on retient son souffle et on dispose les douze petits pois pour figurer douze heures et les deux haricots pour donner l’heure.

Et là se posait un problème de taille qui se répétait chaque jour de l’an… quelle heure inscrire sur la salade ?

« Fais comme tu veux », me répondaient les sollicités, sans entendre rien à mon profond désarroi. « Inscris midi » disait frère aîné qui n’en loupait jamais une.

Tant d’années après, je viens de comprendre d’où me vient ma profonde incompréhension des chiffres !

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3 commentaires sur “Comme quand on était p’tits… La salade horaire

  1. Une belle histoire d’enfant… comme je les aime.
    Encore !

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