Témoignage : Robert Benoist, mon grand-oncle

Suite à d’anciens articles dont celui-ci : https://www.lachrochro.fr/2009/02/12/robert-benoist-societe-historique-de-dourdan/, suite de celui-là : https://www.lachrochro.fr/2006/06/18/robert-benoist-champion-automobile-et-resistant/ la Chrochro reçoit ce formidable témoignage et espère qu’il aura des échos, merci pour lui !

« J’ai découvert à presque 60 ans que les histoires que me racontait ma mère au sujet de son tonton préféré, que d’autres appelaient autrement, mais pour elle c’était Tonton Robert.
Dans un premier temps en achetant un revue ancienne dans une brocante qui parlait du deuxième titre de champion du monde de course sur glace gagné par Robert.
Ensuite en lisant un livre intitulé « Ces Canadiens entrés en guerre avant le débarquement », à la bibliothèque de Drumondville au Canada.
Dans ce livre un témoignage de résistant ayant participé au réseau du grand Robert Benoist ( je cite : « Sa mission était de ramener les pilotes en Angleterre, de récupérer des armes et les distribuer aux résistants »).
Ma mère me parlait souvent « des pilotes Américains dans les caves du château il y en avait aussi chez Papa à Versailles des fois ils étaient plusieurs, j’avais le droit d’aller les voir pour les distraire, ils étaient gentils. J’étais chargé au cas où les Allemands viendraient de leur montrer une cache et d’y rester avec eux. (A ce stade je me suis parfois demandé si ma mère ne me racontait pas des histoires.)
Je lui ai demandé si c’était arrivé qu’elle se cache, elle ma dit que oui avec plusieurs aviateurs, ils entendaient les Allemands fouiller, elle avait eu très peur.
Il y avait beaucoup de Tontons et de Tatas au château, le témoignage du livre disait que des résistants, dont Jean Pierre Vimille vivaient au Château.
Quand elle me disait que Robert la faisait rire en lui montrant les photos de ses accidents, je lui demandais s’il en avait beaucoup, « Ho ouiiii ! Que faisait il comme métier ça coutait cher les voitures.
-Il travaillait dans un garage à Paris mais il devait être à lui car il n’y allait pas beaucoup. Il avait des camions avec Papa; ça marchait bien ils travaillaient même la nuit.
Témoignage: Robert utilisait ses propres camions pour récupérer les parachutages qui étaient cachés au château, même si lors de trois parachutages ils étaient attendus par les Allemands.
Elle me parlait aussi de sa 22 il en était très fier, il n’y en avait pas beaucoup disait il. J’ai longtemps crû
que c’était une traction (la fameuse 8 cylindres). Lorsque j’ai su son parcours avec Bugatti, j’ai regardé, il y a bien une 22 ce n’est pas la plus belle, mais elle était très efficace.
Témoignage: Robert livrait les armes en Bugatti lorsqu’il étai arrêté pour contrôle, il avançait gentiment
puis lorsque c’était son tour, personne devant, il accélérait, poursuite, mais personne ne l’a rattrapé, allez savoir pourquoi ? (Je plaisante).
Je suis passé en quelques années d’un ancêtre original qui cassait des voitures, à un grand oncle au passé prestigieux. Avec tout ce que j’ai appris sur lui je peux dire qu’on pourrait faire un film sur sa vie et qu’on ne s’ennuierait pas. Il a pratiquement gagné toutes les courses auxquelles il a participé; il a été formateur de voltige aérienne et j’en passe.
Je cherchais des infos sur sa seconde partie de résistant, je vois que quelqu’un a écris dessus ; je le remercie beaucoup.
Je témoigne du peu que je sais, ma mère avait 8 ans à cette époque, elle fut envoyée en Belgique sûrement à la suite de la première visite des Allemands, officiellement, pour être mieux nourrie,
mais je comprends aujourd’hui, attendu que toute la famille participait à la résistance….
Elle connaissait la cache qui a été redécouverte en 1972 je crois, ça m’a quand même bien fait rêver, une cache dans un château. Je faisais des rêves de souterrains et de pièces sombres d’où j’avais du mal à m’extraire. Ma mère s’appelait Yvette Raymonde Andrée Benoist.

J’ai des infos plus précises au sujet de ce que j’ai lu au Canada, mais j’ai voulu faire court. Je recherche actuellement ce bouquin. Patrick Pierre Robert L« 

5 commentaires sur “Témoignage : Robert Benoist, mon grand-oncle

  1. Bonjour, plaisant de lire un article d’Auffargis. Mon aïeule Simonne Barrillot -épouse Fraval- née en 1914 (+2011)
    à A. me parlait de la famille Benoit. Si vous désirez connaître la vie de vos ancêtres fargussiens et fargussiennes, consulter en ligne aux A.D. 78, les comptes-rendus du Conseil Municipal, une vraie mine d’or ! ainsi que je journal de l’époque édité à Rambouillet.

  2. bonjour,
    je possède une alpine 1600 sc de 1975 acheter a Montpellier par un Monsieur Benoist peu t,il faire partie de la famille du pilote Robert Benoist ?

    Puis la voiture est vendu a un Monsieur Riolfo de Mauguio

    Merci pour plus de préçision

  3. Ah je suis bien dans l’incapacité de vous répondre, désolée. Bonne journée.

  4. Bonjour
    Au sujet de la Bugatti que possédait Robert Benoist.
    Il avait une 22 dont il était très fier, il disait qu’il n’y en avait pas beaucoup; mais ma mère, sa nièce, était incapable de dire la marque. « Oh moi tu sais les voitures… »
    Dans le bouquin qui témoignait de ses activités de résistant, l’auteur parlait d’une Bugatti avec laquelle il livrait des armes aux résistant. Il précisait qu’il avait fait faire des caches sous le plancher et sur les côtés. Mais en aucun cas l’auteur n’a cité le type. Par contre il témoignait que Robert aimait bien raconter pour meubler les soirées comment il échappait aux Allemands lorsqu’il y avait un contrôle routier de la Vermacht.
    Par contre je mes souviens d’un article de LVA (revue Auto Ancienne) où il était question d’une Bugatti
    vendue à un américain; un des lecteurs disait qu’il espérait que les caches n’aient pas été démontées. Qu’il considérait cette voiture comme un monument historique.
    Donc d’autres personnes étaient au courant de ce véhicule; à cette époque je n’avais pas les informations que j’ai acquises par la suite si non j’aurai archivé l’information.
    Concernant la première visite des Allemands au château,(il y en eut 3) ma mère disait c’est bizarre, au sujet de l’évacuation, ça avait l’air organisé, j’ai vu des gens partir un peu comme aux quatre coins cardinaux.
    Le témoignage du résistant Canadien racontait que dans les murs entourant le parc du château il y avait quatre portes disposées tout autour, cachées par la végétation afin d’évacuer discrètement par la campagne. Ce qui avait impressionné ma mère:  » personne ne courait »
    Pour la partie qui la concernait, amener les aviateurs dans la cache: elle racontait qu’ils étaient aussi très calmes, ils avaient rassemblé les tables, chaises en tas, les matelas à part et avaient épandu sur tout ça de la poussière qui était stockée dans deux sceaux prévus à cet effet, précisant que c’était pour faire penser que c’était là depuis longtemps. Il m’a semblé sympathique de compléter mon témoignage.
    Je tiens à préciser que selon le témoignage du Canadien, c’est Vimille avec qui il avait gagné les 24 heures du Mans qui l’a entraîné en Angleterre pour être formé en tant qu’agent du SOE. Il précisait que les Anglais pensaient qu’avec sa notoriété, il aurait plus de facilités pour créer un réseau.
    Je dis ça car je viens de lire un témoignage qui citait le copilote de Veron qui l’aurait entrainé en Angleterre. J’ai lu aussi qu’il se serait fait arrêté avec l a Bugatti des 24 heures du mans et aurait échappé aux Allemands de la même manière que j’ai déjà décrite. J’ai un petit doute, la 57 du mans était un peu trop voyante à mon avis en temps de guerre. Elle devait être bien planquée pou ne pas être réquisitionnée.
    Entre autres au sujet de la 22 le témoin Canadien disait que Robert racontait qu’un jour un officier Allemand s’était approché de son auto l’air intéressé… Il s’était empressé de monter dedans et de disparaitre.
    Au sujet d’un container d’aviation qui aurait été trouvé au château lors d’une visite de l’occupant… Impossible, le témoin Canadien disait que les containers étaient dissimulés dans des bosquets une fois que les contenants étaient chargés dans les camions. Pour les fois (3) où les Allemands les attendaient, Robert avait demandé qu’ils soient chargés pleins alors qu’une moitié du groupe occupait l’ennemi afin de détourner les tirs. Une fois la récupération effectuée, un parcours suffisant pour contrôler qu’ils n’étaient pas suivis, puis un arrêt afin de vider et déposer les containers, dans des bosquets.
    Lorsque les Anglais se sont rendus compte que les Allemands se rapprochaient de Robert, ils lui ont assigné une autre mission: organiser la destruction des communications et des voies de transport, afin de ralentir l’approvisionnement de l’armées d’occupation. (Je ne sais plus dans quel secteur) Arrivé sur place il n’y avait pas d’explosif pour faire le travail. Il retourna au château à Auffargis, il n’y avait pas ce qu’il fallait; il fit venir un avion (probablement un Lysander) pour  » faire ses commandes chez les Anglais et convenir des zones de largage qu’il avait préalablement reconnues »
    Lorsque Robert s’est fait prendre, le débarquement avait commencé.
    Ma mère pensait régulièrement à Lui, j’en suis venu à éprouver un sentiment, un peu comme celui de ma mère envers Lui. J’ai été très déçu lorsqu’elle m’a dit qu’il était mort, j’aurai tellement aimé le connaitre.

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