Message de Patrick
En commentaire à cet article : https://www.lachrochro.fr/2022/06/06/robert-bernoist-mon-grand-oncle/
« Au sujet de la Bugatti que possédait Robert Benoist. Il avait une 22 dont il était très fier, il disait qu’il n’y en avait pas beaucoup ; mais ma mère, sa nièce, était incapable de dire la marque. « Oh moi tu sais les voitures… «
Dans le bouquin qui témoignait de ses activités de résistant, l’auteur parlait d’une Bugatti avec laquelle il livrait des armes aux résistant. Il précisait qu’il avait fait faire des caches sous le plancher et sur les côtés. Mais en aucun cas l’auteur n’a cité le type. Par contre il témoignait que Robert aimait bien raconter pour meubler les soirées comment il échappait aux Allemands lorsqu’il y avait un contrôle routier de la Wehrmacht.
Par contre je mes souviens d’un article de LVA (revue Auto Ancienne) où il était question d’une Bugatti
vendue à un américain; un des lecteurs disait qu’il espérait que les caches n’aient pas été démontées. Qu’il considérait cette voiture comme un monument historique.
Donc d’autres personnes étaient au courant de ce véhicule ; à cette époque je n’avais pas les informations que j’ai acquises par la suite si non j’aurais archivé l’information.
Concernant la première visite des Allemands au château, (il y en eut 3) ma mère disait c’est bizarre, au sujet de l’évacuation, ça avait l’air organisé, j’ai vu des gens partir un peu comme aux quatre coins cardinaux.
Le témoignage du résistant Canadien racontait que dans les murs entourant le parc du château il y avait quatre portes disposées tout autour, cachées par la végétation afin d’évacuer discrètement par la campagne. Ce qui avait impressionné ma mère : « personne ne courait ».
Pour la partie qui la concernait, amener les aviateurs dans la cache: elle racontait qu’ils étaient aussi très calmes, ils avaient rassemblé les tables, chaises en tas, les matelas à part et avaient épandu sur tout ça de la poussière qui était stockée dans deux sceaux prévus à cet effet, précisant que c’était pour faire penser que c’était là depuis longtemps. Il m’a semblé sympathique de compléter mon témoignage.
Je tiens à préciser que selon le témoignage du Canadien, c’est Vimille avec qui il avait gagné les 24 heures du Mans qui l’a entraîné en Angleterre pour être formé en tant qu’agent du SOE. Il précisait que les Anglais pensaient qu’avec sa notoriété, il aurait plus de facilités pour créer un réseau.
Je dis ça car je viens de lire un témoignage qui citait le copilote de Veron qui l’aurait entraîné en Angleterre. J’ai lu aussi qu’il se serait fait arrêter avec la Bugatti des 24 heures du Mans et aurait échappé aux Allemands de la même manière que j’ai déjà décrite. J’ai un petit doute, la 57 du Mans était un peu trop voyante à mon avis en temps de guerre. Elle devait être bien planquée pou ne pas être réquisitionnée.
Entre autres au sujet de la 22 le témoin Canadien disait que Robert racontait qu’un jour un officier Allemand s’était approché de son auto l’air intéressé… Il s’était empressé de monter dedans et de disparaître.
Au sujet d’un container d’aviation qui aurait été trouvé au château lors d’une visite de l’occupant… Impossible, le témoin Canadien disait que les containers étaient dissimulés dans des bosquets une fois que les contenants étaient chargés dans les camions. Pour les fois (3) où les Allemands les attendaient, Robert avait demandé qu’ils soient chargés pleins alors qu’une moitié du groupe occupait l’ennemi afin de détourner les tirs. Une fois la récupération effectuée, un parcours suffisant pour contrôler qu’ils n’étaient pas suivis, puis un arrêt afin de vider et déposer les containers, dans des bosquets.
Lorsque les Anglais se sont rendus compte que les Allemands se rapprochaient de Robert, ils lui ont assigné une autre mission: organiser la destruction des communications et des voies de transport, afin de ralentir l’approvisionnement de l’armée d’occupation. (Je ne sais plus dans quel secteur) Arrivé sur place il n’y avait pas d’explosif pour faire le travail. Il retourna au château à Auffargis, il n’y avait pas ce qu’il fallait; il fit venir un avion (probablement un Lysander) pour « faire ses commandes chez les Anglais et convenir des zones de largage qu’il avait préalablement reconnues ».
Lorsque Robert s’est fait prendre, le débarquement avait commencé.
Ma mère pensait régulièrement à Lui, j’en suis venu à éprouver un sentiment, un peu comme celui de ma mère envers Lui. J’ai été très déçu lorsqu’elle m’a dit qu’il était mort, j’aurai tellement aimé le connaître.«