Robert Benoist, champion automobile et résistant

Robert Benoist, né le 20 mars 1895 à Auffargis, est nommé sous-lieutenant de réserve de l’Armée de l’Air à la fin de la première guerre mondiale.

Coureur automobile de renommée internationale, il remporte plusieurs grands prix dont celui des 24 heures du Mans en 1937 aux côtés de Jean-Pierre Wimille. Robert Benoist est démobilisé en juin 1940 et il reprend entre autres activités ses fonctions de directeur commercial chez Bugatti à Paris. Il est recruté pour la section France) par le SOE (Special Operations Executive ou Direction des Opérations Spéciales, organisation britannique de renseignements et d’action). Un PC est établi dans la propriété familiale des parents de Robert Benoist à Auffargis. Une perquisition y est effectuée le 2 juillet 1943 : découverte de nombreux containers comprenant armes, munitions et explosifs. Arrestations, évasions, Angleterre, Robert Benoist est arrêté à Paris le 18 juin 1944. Il est exécuté (probablement pendu) à Buchenwald le 14 septembre de la même année. Il repose au petit cimetière de notre commune. Lire l’intégralité de l’histoire de Robert Benoist par Francis BOURRE dans Mémoire78

N’oublions pas François (Ferenc) Szisz, autre grand champion du monde automobile: en ce 6 juin 1906, Szisz partait en 3ème position sur la ligne départ du Grand Prix du Mans  dans la voiture n° 3A. Hongrois d’origine Ferenc Szisz avait commencé sa carrière comme mécano chez Louis Renault au tout début du XXème siècle et devint pilote vedette à partir de 1905.

25 commentaires sur “Robert Benoist, champion automobile et résistant

  1. J’aimerais savoir avec précision où se situait la Ferme du Petit Port-Royal et quels documents je puis consulter pour avoir des renseignements plus précis.

    Par avance merci.

    P. Béguin

  2. travaillant moi meme dans l’automobile depuis 40 ans et portant le meme prénom et nom de mon père , je me suis toujours demander si ce pilote prestigieux n’était ps une personne dema famille lointaine.

  3. Un peu désolée, mais Robert ne repose pas au cimetière d’Auffargis où il n’y a qu’un cénotaphe.
    Ses cendres sont restées en Allemagne.
    Et il fut bel et bien pendu à des crocs de boucher.

  4. Merci Calpurnia pour ces précisions, nous ne savions pas, ni pour le cénotaphe ni pour l’horreur de la pendaison.

  5. De rien. Sa nièce est toujours en vie (la cousine de mon grand-père) et nous nous hâtons de faire un tour d’histoire de la famille, dans la mesure où elle a toujours toute sa tête, mais tout de même 90 ans…
    J’ai bien connu les deux cousines germaines de Robert : mon arrière grand-mère et sa soeur. Mon grand père l’a parfaitement connu, c’est donc une histoire qui « me parle ».

  6. PS : la saisie par la Gestapo d’armes ou autres, dans la propriété familiale est une légende… Tout ce qui a été trouvé l’a été après la guerre et non pas par les allemands qui, sinon, n’auraient jamais relâché la famille arrêtée pour quelques heures.

  7. Je trouve formidable d’avoir ce fil avec toi, Calpurnia ! Nous sommes très preneurs alors si tu veux rajouter plein de commentaires, bienvenue et même plus. Ou, si tu le désires, je t’ouvre un article sur le sujet ! Au plaisir de te lire.

  8. Je m’occupe actuellement avec ma mère qui l’a connu petite fille, de rassembler tous les souvenirs familiaux sur Robert, avec sa nièce, car le temps passe…
    Dès que j’ai du nouveau je viendrai faire un petit tour ici. Hélas les informations officielles sont souvent en pleine contradiction avec l’histoire familiale…

  9. Bonjour,
    j’ai consacré plusieurs centaines d’heures de recherche sur les 3 derniers mois de la vie de Robert Benoist, avant son arrestation du 18 juin 1944. Par l’intermédiaire de sa proche amie Charlotte Perdrigé, il avait installé son petit groupe de résistants (dont Denise Bloch et Jean-Pierre Wimille) dans une petite maison du village de Sermaise, près de Dourdan. Il s’était mis au service de la section de Dourdan du réseau « Vengeance ». Grâce aux liaisons radio de Denise Bloch avec Londres, de nombreux parachutages d’armes furent organisés en mai et juin. Il créa aussi sur place un groupe de maquisards, et mena de multiples actions avec eux, jusqu’à son arrestation. Le groupe de Sermaise tomba le lendemain de son arrestation, et une partie du groupe de Dourdan. Toute cette histoire a été publiée sur 56 pages, très illustrées, dans notre revue semestrielle n° 49, en 2005. Elle est toujours disponible, pour ceux que cela intéresse. Voir sur notre site web http://www.histoiredourdan.org (association loi 1901, à but non lucratif). A la suite de notre parution, la municipalité de Dourdan a découvert l’importance des actions de résistance de Robert Benoist dans cette ville, et a donné son nom à l’une des rues en 2006, au cours d’une cérémonie où la petite-fille de Robert Benoist était présente.

    Bruno Durand,
    Président de la Sté Historique de Dourdan

  10. Cher Monsieur Durand, merci de votre passage et de votre long et fort intéressant commentaire. Je compte bientôt faire un article grâce à vos informations, merci donc d’avoir partagé !

  11. Les bons moments de ta chrochro Hélène… que je redécouvre… comme une petite plongée dans les temps anciens .. tout a changé si vite ??

  12. Merci de ton passage la fidèle. Oui j’éprouve une vive nostalgie pour cette époque d’échanges et de découvertes. Cela me manque beaucoup mais désormais tout le monde sait tout sur tout dans la seconde. Y a-t-il encore un espace pour le calme de La Chrochro ? J’en doute. Hélas. Bisous

  13. Bonjour,
    J’ai redécouvert cet article par le biais d’un commentaire que tu as fait suite à un article sur le même sujet paru sur FaceBook.
    Un des beaux articles de La ChroChro, enrichi par tous ces commentaires intéressants.
    Ce travail n’est pas perdu ! Si quand on recherche « Robert Benoist » sur Google, ton article se perd dans les profondeur du classement, perdu au milieu des sites commerciaux de tout genre, sur Qwant il apparaît sur la première page en septième position et sur Bing en quatrième !
    Bravo.

  14. Merci ! Je suis ravie de voir qu’il reste des fidèles de La Chrochro et, en ce qui te concerne, je n’en doutais pas :o) Merci.

  15. Faisant actuelement des recherches sur l AGACI club automobile parisien de Robert Benoit il se trouve qu il etait ami intime du president emblematique Maurice Mestivier bien que dispisant d archives je ne trouve rien sur leur relation….si quekqu un a des informations qu il se manifeste merci d avance
    Patrice Moinet

  16. Bonjour Monsieur, je fais suivre votre demande mais je ne sais pas du tout qui pourrait vous répondre. Je ne manquerai pas de vous informer d’un éventuel retour.

  17. J’ai découvert à presque 60 ans que les histoires que me racontait ma mère au sujet de son tonton préféré, que d’autres appelaient autrement, mais pour elle c’était Tonton Robert.
    Dans un premier temps en achetant un revue ancienne dans une brocante qui parlait du deuxième titre de champion du monde de course sur glace gagné par Robert.
    Ensuite en lisant un livre intitulé Ces Canadiens entrés en guerre avant le débarquement, (à la bibliothèque de Drumondville au Canada.
    Dans ce livre un témoignage de résistant ayant participé au réseau du grand Robert Benoist,( je cite). Sa mission était de ramener les pilotes en Angleterre, de récupérer des armes et les distribuer aux résistants.
    Ma mère me parlait souvent « des pilotes Américains dans les caves du château il y en avait aussi chez Papa à Versailles des fois ils étaient plusieurs, j’avais le droit d’aller les voir pour les distraire, ils étaient gentils. J’étais chargé au cas où les Allemands viendraient de leur montrer une cache et d’y rester avec eux. (A ce stade je me suis parfois demandé si ma mère ne me racontait pas des histoires.)
    Je lui ai demandé si c’était arrivé qu’elle se cache, elle ma dit que oui avec plusieurs aviateurs, ils entendaient les Allemands fouiller, elle avait eu très peur.
    Il y avait beaucoup de Tontons te de Tatas au château, le témoignage du livre disait que des résistants, dont Jean Pierre Vimille vivaient au Château.
    Quand elle me disait que Robert la faisait rire en lui montrant les photos de ses accidents, je lui demandais s’il en avait beaucoup, « Ho ouiiii ! Que faisait il comme métier ça coutait cher les voitures.
    -Il travaillait dans un garage à Paris mais il devait être à lui car il n’y allait pas beaucoup. Il avait des camions avec Papa; ça marchait bien ils travaillaient même la nuit.
    Témoignage: Robert utilisait ses propres camions pour récupérer les parachutages qui étaient cachés au château, même si lors de trois parachutages ils étaient attendus par les Allemands.
    Elle me parlait aussi de sa 22 il en était très fier, il n’y en avait pas beaucoup disait il. J’ai longtemps crû
    que c’était une traction (la fameuse 8 cylindres). Lorsque j’ai su son parcours avec Bugatti, j’ai regardé, il y a bien une 22 ce n’est pas la plus belle, mais elle était très efficace.
    Témoignage: Robert livrait les armes en Bugatti lorsqu’il étai arrêté pour contrôle, il avançait gentiment
    puis lorsque c’était son tour, personne devant, il accélérait, poursuite, mais personne ne l’a rattrapé, allez savoir pourquoi ? (Je plaisante).
    Je suis passé en quelques années d’un ancêtre original qui cassait des voitures, à un grand oncle au passé prestigieux. Avec tout ce que j’ai appris sur lui je peux dire qu’on pourrait faire un film sur sa vie et qu’on ne s’ennuierait pas. Il a pratiquement gagné toutes les courses auxquelles il a participé; il a été formateur de voltige aérienne et j’en passe.
    Je cherchais des infos sur sa seconde partie de résistant, je vois que quelqu’un a écris dessus; Je le remercie beaucoup.
    Je témoigne du peu que je sais, ma mère avait 8 ans à cette époque, elle fut envoyée en Belgique sûrement à la suite de la première visite des Allemands, officiellement, pour être mieux nourrie,
    mais je comprends aujourd’hui, attendu que toute la famille participait à la résistance….
    Elle connaissait la cache qui a été redécouverte en 1972 je crois, ça m’a quand même bien fait rêver, une cache dans un château. Je faisais des rêves de souterrains et de pièces sombres d’où j’avais du mal à m’extraire. Ma mère s’appelai Yvette Raymonde Andrée Benoist

  18. J’ai des infos plus précises au sujet de ce que j’ai lu au Canada, mais j’ai voulu faire court.

    Je recherche actuellement ce bouquin.

    Patrick Pierre Robert L

  19. C’est passionnant merci beaucoup. J’ai parlé de ce grand message à un voisin qui a longtemps écrit des chroniques sur Auffargis dans le bulletin municipal mais qui ne le fait plus. J’espère que vous aurez des réactions à la publication de vos mots, je contacte quelques personnes que cela pourrait intéresser. Merci beaucoup pour votre formidable contribution !

  20. Vraiment très intéressant, mon aîeule Simonne Barrillot-Fraval (née en 1914 à Auffargis, + 2011 en L.A.) me parlait de la famille Benoit. J’ai toujours autant de plaisir à consulter en ligne aux Archives Départementales 78, les comptes-rendus des conseils municipaux et l’ancien journal édité à Rambouillet, on y trouve des choses intéressantes sur les habitants d’Auffargis entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème.

  21. Merci beaucoup de vos commentaires, c’est vrai qu’il y a tant à découvrir quand on aime « farfouiller », ce que j’aime également. Si vous avez d’autres souvenirs ou idées, bienvenue à vous. Bon été. Meilleures pensées.

  22. Bonjour
    Je reviens vous donner quelques souvenirs qui me sont revenus. Ma mère m’avait dit que ma grand mère avait été emmenée par la gestapo qu’elle avait été torturée, mais comme elle n’avait rien dit ils l’ont relâchée. D’après maman elle était chargée de récupérer des infos auprès des Allemand; ce qui l’obligeait à en fréquenter plus ou moins volontairement (elle tenait une auberge à Versailles qui a été détruite lorsque on s’est aperçu qu’un souterrain la reliait au château. Elle était située près d’un mur d’enceinte du château).
    Je lui ai demandé si elle parlait allemand « je ne crois pas »; alors je me suis demandé comment faisait-elle.
    Depuis peu j’ai appris que ce qui intéressait les Anglais c’était les insignes sur les uniformes, le nombre
    de soldats portant les mêmes insignes, ce qui permettait de savoir si ces gens étaient de passage en permission ou des unités cantonnées dans la région voir même de reconstituer les déplacements de ces compagnies.
    Ma mère me disait qu’il y avait des aviateurs au château, mais aussi « chez papa » à Versailles. En attente d’être rapatrié. Je trouvais curieux ce mot aviateur en fait il comprenait les pilotes les navigateurs les tireurs et autres personnes nécessaires dans les avions.
    La proximité de grand mère avec les Allemands lui a valu d’être tondue à la libération, initiative sûrement de personnes entrées en résistance dans les derniers jours de cette guerre, pour se donner bonne conscience. Elle n’ jamais encaissé cette injustice, ça lui a laissé comme un grain de folie qui la rendait difficile à vivre. Je précis pour la Dame plus haut que Benoist s’écrit avec : st « si non c’était pas pareil » comme disait Maman.
    Grand mère de nom de jeune fille s’appelait Marie Térèse Lartaud (Rivière de Forceville) pour le nom complet. Si une personne encore vivante s’en souvient, j’aimerais savoir le nom de mon grand père car maman l’appelait toujours Papa et je n’ai jamais pensé le lui demander. Je sais qu’elle avait une demi soeur, son père ayant refait sa vie après le divorce.

  23. Ah c’est passionnant merci merci. J’essaie de trouver quelqu’un pour compiler toutes ces informations et je vous renvoie dans un premier temps vers un article de 2007 du blog de « gentille sorcière » qui a fait plusieurs articles et est apparemment de la famille de R. Benoist : https://gentillesorciere.fr/2007/09/robert-benoist/ mais en farfouillant je vois que vous étiez déjà en contact avec elle à l’époque !
    Son mail coralineparlotte@gmail.com

  24. Bonjour, c’est Lollo
    Je pense qu’il faut rectifier certaines affirmations : en ce qui concerne les containers, le Canadien qui témoignait était clair : ils étaient vidés de leur contenu lequel était chargé dans les camions. Ensuite les contenants si je puis dire étaient cachés dans des taillis.
    Pour les fois où les Allemands étaient présent, Robert avait scindé l’équipe en deux, une moitié occupait les Allemands en répondant à leurs tirs, l’autre moitié chargeait les containers sans les vider pour faire plus vite. Ils étaient vidés ensuite dans les camions, après maints détours pour être sûr qu’ils n’étaient pas suivis; ils étaient déposés dans des bosquets à l’abri des regards.
    Pour ce qu’ils contenaient: armes, munitions, carburant, parfois même de la nourriture, de l’argent pour organiser les retour des combattants. Comme je l’ai dit, de nombreux résistants vivaient au château, (beaucoup de Tontons et de Tatas selon le témoignage de ma mère) dont Jean Pierre Vimille avec qui il avait gagné les 24 heure du Mans. Il n’était pas opportun de se faire remarquer en consommant plus qu’une famille normale.
    Les actions au château étaient planifiées; pour exemple, la première fois où les Allemands sont venus, ma mère disait que Robert avait trouvé uns combine pour les retenir un temps cela laissait cinq minutes pour évacuer. Qu’il ne pouvait pas révéler aux Anglais la cache car si l’un d’entre eux se faisait prendre, il n’y aurait probablement plus de cache. Donc elle a pratiqué une fois les lieux. Dans ses souvenirs de petite fille, elle m’a raconté que l’alerte donnée : « tout le monde a quitté le château, sans courir, ça avait l’air organisé, il y en avait qui partaient devant derrière sur les côtés, selon les issues, vers les bois alentours. Elle, arrivée dans les caves, les occupants ont empilé les tables les chaises les matelas en plusieurs tas et deux seaux de poussière qui avaient été préparés ont été répandus sur le matériel pour faire croire que ça y était depuis longtemps. » Elle m’a aussi dit qu’elle avait eu très peur, car d’où ils étaient ils entendaient les Allemands fouiller; mais elle n’avait pas crié, elle savait trop les conséquences. Le récit du Canadien faisait état de portes discrètes pour évacuer par le mur d’enceinte.
    Pour ce qui est de la Bugatti toujours d’après le Canadien, Robert avait fait recarrosser l’arrière pour faire aménager une cache dans un double sol, ainsi que deux autres sur les côtés.
    Tout ceci pour dire qu’ils étaient prudents. En donnant cette mission à ma mère il la mettait à l’abri en même temps qu’il lui faisait confiance.

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